La Russie et les Etats-Unis depuis 2014

La Russie et les Etats-Unis se trouvent au seuil d'une nouvelle guerre froide.

Très rapidement, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'alliance entre les vainqueurs est rompue et les deux blocs militaires et idéologiques se constituent autour d'une part des États-Unis et d'autre part de l'Union soviétique. Dorénavant,les relations internationales vont se concevoir dans une logique bipolaire, les autres pays devant choisir un camp. С’était le conflit entre 2 idéologies : capitalistes et socialistes, le conflit entre l’est et l’ouest.

Depuis la fin de la guerre froide, aucun changement fondamental n'est intervenu dans les rapports entre la Russie et les Etats-Unis dans le domaine nucléaire. "Nous sommes toujours otages de la dissuasion nucléaire réciproque", a dit Sergueï Rogov, directeur de l'Institut des Etats-Unis et du Canada (Russie), ajoutant que les deux pays possédaient toujours un immense potentiel nucléaire qui n'était pas nécessaire à des pays réellement partenaires dans l'arène internationale.
Selon l'expert, les deux pays se sont approchés du seuil au-delà duquel les rapports russo-américains peuvent revêtir de nouveau un caractère de confrontation. "Si l'on considère l'état actuel de nos rapports, on voit que nous nous trouvons au seuil d'une nouvelle guerre froide", a noté le directeur de l'Institut des Etats-Unis et du Canada. La sphère actuelle de rivalité entre les Etats-Unis et la Russie n'est pas l'idéologie, mais la concurrence pour la défense des intérêts nationaux dans l'espace postsoviétique.

La Russie reste depuis plusieurs décennies le seul pays dans le monde qui peut détruire les Etats-Unis avec des armes nucléaires - ou tout au moins les endommager.
Les intérêts militaires des États-Unis ont besoin de résoudre ce problème dans l'une des trois façons suivantes: éliminer les armes nucléaires en Russie, détruire la Russie elle-même ou créer une sorte de protection contre leurs fusées. C’est une question de sécurité nationale des États-Unis.
Les armes nucléaires, le contrôle des vastes réserves d'hydrocarbures et d'autres facteurs font de la Russie une énorme puissance politique dans le monde. La Russie utilise ce poids pour promouvoir leurs intérêts - qui sont souvent contraires aux intérêts américains.

Les causes principales de ce conflits : en 2013 la Russie n'a pas permis aux États-Unis d'envahir a la Syrie et de faire de l'Ukraine un membre associé de l'UE.

La vieille stratégie américaine de création de zones d’instabilité s’est clairement manifestée notamment dans la provocation de la crise en Ukraine et dans son aggravation permanente.

Les relations bilatérales se sont détériorées notamment depuis mars 2014, quand la Russie a annexé la péninsule de Crimée, qui était ukrainienne depuis 1954. Moscou, de son côté, accuse Washington d'avoir orchestré la chute du président prorusse Ianoukovitch et favorisé l'avènement de nouveaux dirigeants pro-occidentaux à Kiev.

Dès le début de la profonde crise qui secoue l’Ukraine depuis la fin 2013, la Fédération de Russie a joué un rôle particulièrement peu constructif, notamment en annexant illégalement la Crimée et en contribuant à la déstabilisation de l’Est de l’Ukraine par son soutien politique et matériel à divers groupes armés indépendantistes. Moscou ne peut pas se permettre de perdre cette bataille pour l’Ukraine. Perdante, elle y perdrait aussi, en effet, tout espoir de redevenir un jour une grande puissance et un centre indépendant de la politique et de l’économie mondiales. La légitimité de son régime serait remise en question, et ses fondements mêmes seraient ébranlés.

Les Etats-Unis, l'Union européenne et leurs partenaires ne reconnaissent pas l'adhésion de la Crimée à la Fédération de Russie et ont adopté des sanctions contre Moscou et plusieurs sociétés publiques et privées russes.

A de nombreuses reprises, l’Union européenne et ses partenaires du G7 ont dénoncé les actions de la Russie, qui minent la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Afin d’infléchir la position de la Russie et la convaincre de contribuer activement et sans ambiguïté à la recherche d'une solution politique et durable à la crise ukrainienne, l’Union européenne a décidé d’un premier paquet de sanctions le 17 mars 2014. Ces sanctions, sous la forme de restrictions de voyage et de gels d’avoirs, touchent une liste de personnalités russes et ukrainiennes impliquées dans l’annexion illégale de la Crimée par la Russie. Depuis lors, cette liste de personnalités a été mise à jour plusieurs fois et compte désormais 95 individus.

Le 16 juillet 2014, le Conseil européen décide de la mise en place d’un second paquet de sanctions, qui comprend notamment le gel de nouveaux programmes en Russie financés par la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

L’UE décide également d’étendre la portée de son premier paquet de sanctions afin de viser non plus seulement des personnes, mais aussi des entités de la Fédération de Russie qui soutiennent matériellement ou financièrement des actions qui menacent ou compromettent l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. A ce jour, 23 entités sont visées.

Le 31 juillet 2014, l’Union européenne a adopté un troisième paquet de mesures restrictives sectorielles, dites de la « troisième phase » , envers la Russie, qui comprend cette fois des sanctions économiques, notamment : limitation de l’accès aux marchés des capitaux européens primaire et secondaire pour 5 institutions financières russes détenues par l’Etat ; imposition d’un embargo sur le commerce des armes vers la Russie; interdiction d’exportation de biens à double usage pour des utilisateurs finaux militaires et restriction de l’accès russe aux technologies sensibles dans le secteur de l’énergie.